C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Résultat de la recherche de Renart contref. R.L., t.2 
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     ABBÉ     
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On pense souvent que tel est abbé, qui sait peu pour être au couvent : Qui de Renart bons mestres iert Anviz est qu'il n'oit se qu'il quiert. Mès tiex souvant s'an fait ouvriers, Qui an est simples escoliers ; Tiex an cuide estre albes souvant, Qui set po por estre an couvant. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 217).

2
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     ACCOUTUMANCE     
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Accoutumance est moult puissante : Acoustumance est monlt poissant ; Et si suis tresbien congnoissant. Envis lairay m'acoustumance, Meismes quant je le tiens d'enffance ; Il n'y a plus le "Me fault faire." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 2).

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     ACQUÉRIR     
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Qui mal acquiert, très mal défine : Et si croy que oncquez nulz hom Qui a volu ce mestier faire Que on appelle apotiquaire, On ne veÿ morir riche homme. Tous meurent povres, c'est la somme, Car c'est escripture divine : "Qui mal acquiert, tresmal define." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 45). Mais chose qui est bien acquise, Et seignourie, quant g'i vise, Qui est par raison gouvernée, A tousjours moult longue durée Et ainsis que perpetuele. La male acquise n'est pas tele, Qui petit ou neant profite Selon la raison dessus dicte. (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 255).

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     BESOIN     
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Besoin fait la vieille trotter. "La nécessité fait réagir tout le monde" : ...Mais quant il ot le cor corner Et les chiens mener leurs aviaulx, Plus legier fu qu'unz escuriaulx, Et dit : "Or voy je sans doubter Que bezoing fait vielle trotter." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 83). ...L'umeur froide mal se digere ; Si a besoing celle matere De purger par harigoter. Car besoing fait vieille troter (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 88). ...comme l'en dist par coustume, haste ou besoing fait la vielle troter (Comte Artois, c.1453-1467, 88). ...Et quand je n'ay quelque ung des deux trouvé, Je m'en partis, sans y plus arrester : Hatif besoing fait la vielle trotter. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 165).

Rem. Morawski 236 : Besoing fait vielle troter ; Hassell 50, B51 ; DI STEF. 78a-b, besoin.

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     BLÂMER     
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Il ne faut pas blâmer ce dont on peut estre blâmé : [Une nonne en situation de péché de luxure est surprise par son abbesse ; ayant vu elle-même l'abbesse dans une situation identique, celle-ci prend la mesure du cas qui se pose à elle, lorsque la nonne lui révèle qu'elle l'a surprise ; elle propose alors un marché] "Amye, celle moy, Et je celeray aussi toy" Pour ce, enfans, trop ne blasmez Ce dont, espoir, blamé serez. Et pour ce Carthon si l'ensengne, Et dist que un chascun s'astiegne, Et dist : "Ja nulz ne chastïés Du vice dont estes lïez." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 65).

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     BOITEUX     
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Onques journée heureuse n'entra qui au matin boiteuse encontra : Oncquez journée bien eureuse N'en bonne sepmaine n'entra Quii matin boiteuse encontra ! Mieulx m'eust vallu raler couchier, Bien voy, je le comperray chier ; Jamais boiteuze n'ameray, Ne de lui nul bien ne diray ! (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 85).

Rem. DI STEF. 89b, boiteux.

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     BOUCHE1          BOUCHE2     
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Qui garde sa bouche garde son âme : Pour ce nous dit [Salomon] (...) : "Qui ne sait taire, il ne scet dire." Pour ce est bon tout faire apoint. Salomon nous en dit ung point : "Qui garde bouche, il garde s'ame." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 65).

Rem. Hassell 57, B152 ; DI STEF. 99c, bouche.

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     CHAMP     
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Champs ont yeux et bois ont oreilles : Tant se trait, et se muche et boute [Frobert], Et Regnart oreille et escoute. Sur une mote va sëoir, Mais nel pot nullement vëoir. Riens ne voit, car il fu couvert, Mais bien congnut ce fu Frobert. Lors dit Regnart : "Or voy merveillez, Champs ont yeux, et bois ont oreilles." Et puis pensa en son corage Que Frobert est courtois et sage, Au sage parler sagement Et au fol nyche nychement. Regnart se sist dessus la mote (...). Si dist : "Frobert, point ne te voy ; Or te voeullez monstrer a moy..." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 52).

Rem. Morawski 269 : Bois a oreilles et plains a eus ; Hassell 55, B123 ; DI STEF. 88b, bois.

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     CHÂTIER     
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Qui châtie autrui du sien vice, il se tient pour fou : Et s'aucun blames d'aucun vice Garde que pour toy ne le dice, Car en ce fait ton jugement, Se le Philozophe ne ment : Qui chastie aultrui du sien vice, Il se tient pour fol et pour nice. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 65).

Rem. Cf. aussi Morawski 309 : Buer a son verjant qui chastie son enfant ; 367 : Chastier fol est cous en yaue ; 592 : Dolenz est cil à cui les autres se chatient.

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     CHIEN     
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Celui-là a langue de chien, qui aboye le bon et le mauvais : Et Thulles nous revault compter : La voix des chiens devons doubter, C'est a dire, se l'entens bien, Ceulx qui abayent comme chien : Car chiens abaye tout a fais, Ainsi le bon com le malvais. Doncquez a cil langue de chien Qui abaye a mal et en bien, Qui dist vilenye et laideur, Aussi du bon, com du pieur. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 101).

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     COMMENCEMENT     
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Quand il y a bon commencement, il y a bon définement : ...Bon fait avoir pour enffant cure A nourrir de bonne peuture, Car quant a bon commencement, Il ara bon deffinement. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 67).

Rem. Morawski : Le bon commencement atrait la bonne fin ; Hassell 80, C255 ; DI STEF. 184b, commencement.

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     COULPE     
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Laide chose est au docteur/au maître quand sa coulpe le redargue. "C'est un déshonneur, une honte pour un maistre d'être pris en faute (de faire ce qu'il demande à ses élèves de ne pas faire)" : Et si dit Cathon sans erreur Que laide chose est au docteur Quant sa coulpe le redargue. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 102). La seconde chose requise ou maistre est honneste vie ou conversation, car «laide chose est au docteur quand sa coulpe le reprent». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 13). En tel confesseur sera accomply le proverbe qui dit : Laide chose est au docteur quant sa coulpe le redargue. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 271). Mais dist Cathon : Laide chose est au maistre quant est entechie de la coulpe dont il reprent autrui. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 171). O, toy, homme, garde toy de faire la chose que tu as accoustumé de blasmer, car laide chose et deshonneste est au docteur quant sa propre coulpe le redargue et reprent. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 204).

Rem. Hassell 97, D111. Hassell 255 (Latin) : Turpe est doctori, cum culpa redarguit ipsum Cité dans Gerson VII, 1084 ; DI STEF. 263a, docteur.

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     FEMME     
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Femmes ne savent rien celer : Toutteffois l'Acteur compte voir Que femmes ont peu de sçavoir. L'Acteur si nous voeult reveller Que envis poeul femme celler Ce qu'elle scet certainement, Et, par mon chief, point il ne ment. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 12). CONCILE. ...en bonne foy, Je ne vous recognois pas bien. L'ÉGLISE. Je ne m'en esbays en rien ; Car viellesse, de sa nature, Fait devenir la vue obscure, Pardonnez moi d'ainsy parler : Femmes ne scèvent riens céler. Sy croy-je, pas ne véez trouble, Car vous représentez un noble Joyau, pour qui faut bien veiller Et bien penser à conseiller Des affaires, par bonne guise. (CHASTELL., Oeuvres K., t.6, c.1435-1475, 2). SAMSON à Dalila. Onc de toy bien ne proceda De me faire ceste finesse ! Ce fut a moy bien grant simplesse Que mon secret te reveller, Car femme a peine peut celler Chose qui doit estre cellée. (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 42).

Rem. Hassell 110, F43.

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     FOLOYER     
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Trop de joie fait l'homme foloyer : Trop joye fait l'homs foloyer Ne se scet garder n'avoyer ; En grant joye a moins sceureté Que il n'a en grant povreté. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 112).

Rem. Cf. aussi Morawski 312 : Buer foloie qui me voie se retorne, 1470 : Len folaye de tous aages.

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     GENTIL1          GENTIL2     
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Est gentil celui qui a le coeur loyal et fin : Ja pour les beaulx dorés estriers, Ne pour faucon, ne pour levriers, Ne pour chiens mener ny oisiaux, N'est gentilz homs ne damoisiaux, Ne que pour l'abit clerc fera, Nul pour gentil tenu sera : Qui le coeur a loial et fin, Il est gentil, ce est la fin. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 4).

Rem. Hassell 128, G33.

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     GLOUT1          GLOUT2     
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Toudis pense glout de glouter ("se livrer à la gloutonnie") : Toudis pense glout de glouter, Oncques deffault ne vaut douter. Glout n'esgarde moyen ne my ; Glout est trestout plain d'Anemy. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 58).

Rem. Cf. aussi Morawski 808 : Glouz n'iert ja saous : plus a, plus veut, 809 : Gloz veut tot et pert tot.

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     IRE     
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Ire empêche le coeur de vérité savoir/dire : Catons le dit, qui mout fu saige, Que ire anpesche le couraige A pure verité savoir. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 312). Et se dit le sage Cathon Que ire empesche le corage Et le tient en si grant servage Qu'il ne poeult dire verité. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 2).

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     IRE     
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Qui son coeur veut garder d'ire ne doit pas croire tout ce qu'il entend dire : Qui son coeur voeult garder d'ire Ne doit croire quanqu'il ot dire, Car qui de s'oreille fait nasse Grant tourment en son coeur amasse. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 193).

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     MALHEUR     
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Malheur est commun aux débonnaires et aux faux : ...du mal heür qui me vient, Se conseil peüsse trouver, Je y voulsisse bien ouvrer ; Mais n'entens point en mon affaire Que mal heür puisse deffaire. Comment donc fol garder s'en voeult, Quant sage garder ne s'en poeult ? Mais malheür est communaulx Aulx debonnaires et aux faulx. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 89).

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     MARCHÉ     
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De tel marché, telle vente. "À telle cause, telle conséquence ; on a ce qu'on mérite" : Et Regnart demoura a terre Qui ne scet mais ou santé querre. Humblement et mat se gramente, Et dit : "De tel marchié, tel vente ; Toudis ay mal fait et mal fais. Je en dois bien porter le fais..." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 88).

Rem. Morawski 160 : A tel marchiet tel vente ; Hassell 161, M87 ; DI STEF. 525b, marché.

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     MOURIR     
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On ne meurt qu'une fois : [Renart parle à Pauvreté] Mieulx vauldroit en toute saison D'estre mors d'un escorpion Que toy sentir en nulz endrois ; On ne poeut morir qu'une fois Mais en tout temps et en toute heure Cil moeurt qui en tes las demeure, Car plain est de temptacion, De toute dissolucion (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 113).

Rem. Hassell 172, M230 ; Cf. aussi Morawski 1377 : N'est si belle juvence qui n'estenge mourir (...qui ne doive mourir).

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     OEUVRE     
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La maise/les males oeuvres mènent à mauvaise fin : [Renart, blessé, soliloque] ...cil qui l'autrui mort rechasse Sa mort, sa dampnacion chasse ; Et combien que mort le consuie, Convient que par cy, par la fuie, On le voit bien appertement ; Et bien le mot Raison convent Que de male oeuvre a male fin. Elle dit voir, j'en voy la fin (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 88). ...les males euvres amainnent à male fin. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 189). On voit que la maise oevre atrait la maise fin ; Bon fait croire sa loy et le hault roy divin (...). Ce ne fist pas Pietron, ainsi com je destin ; Il amoit mieulx assez lJuïfs ou Sarrazin (...). Pour tant li transmist Dieux Bertran de Glaiequin, Car l moru par luy a guise de mastin (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 152).

Rem. Hassell 181, O26.

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     OEUVRE     
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Cil est assez fou qui se prend à oeuvre dont on se repent : Luxure peu a peu se oeuvre, Dont a grant repentir seront Tout ceulx qui cest oeuvre feront. Cil est assez fol qui se prent A oeuvre dont on se repent. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 145).

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     OREILLE     
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Qui de son oreille fait nasse, grand douleur à son coeur amasse : Qui son coeur voeult garder d'ire Ne doit croire quanqu'il ot dire, Car qui de s'oreille fait nasse Grant tourment en son coeur amasse. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 193). ...il n'est pas bon de tout prendre a son cuer, ainz vient aucunesfoiz trop mielx dissimuler et faindre que on n'ait riens oy ne veu, car, dit il, les injures finablement se passent. Et pour ce dit le proverbe commun que "qui de son oreille fait nasse, grant douleur a son cuer amasse" (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 736). ...le repoz et la paix que doit querir ou avoir un religieux le doit tres esmouvoir a non chaloir de ce gecter de rechief en telles noises mondaines qui sont bruit nuisant et lait en l'ostel de l'ame et deschassent celuui duquel on dit que son lieu est en paix. De ce dit on ou proverbe : Grant douleur en soy amasse qui de son oreille fait nasse. (GERS., 1403, Oeuvres complètes G., 403).

Rem. Hassell 185, O77.

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     ORGUEIL     
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Tout orgueil cherra : Et croy que tout orgoeul cherra Et longuement ne demourra. Orgoeul peut courre une estendée, Mais il chiet à la longue alée, Au jour du Jugement tout droit. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 4).

Rem. Hassell 186, O85.

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     OUÏR     
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Tant vaut qui oït et rien n'entend que celui qui chasse et rien ne prend : Li philosofes mist ou livre, Catons qui ne fu fol ne yvre : "Tant vaut qui oit et rien n'antant, Con cilz qui chace et riens ne prant."Pour ce te pri ge d'escouter Eta antandre sanz douter. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 207). ...si comme dit le saige en sa sapience, autant vault celui qui oit et riens n'entent comme celluy qui chasce et riens ne prent ; et, pour tant, cellui qui pense ès choses terriennes, et dit paternostres et oroisons qui touchent choses celestielles, c'est un fait contraire et une chose qui riens ne prouffite ; ce n'est fors qu'à mocquer Dieu (LA TOUR LANDRY, Livre pour l'enseign. de ses filles, éd. A. de Montaiglon, 1371, 10). Tant vaut qui eut et rien n'entent (...) Que scil qui chasse et rien ne prent. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 9).

Rem. Cf. aussi Morawski 1175 : Mal oyt le bien qui ne l'aprent, 1433 : Oïrs dire vet par tout, 1834 : Qui bel veut oïr bel die.

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     PAREIL     
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Que pareil toujours son pareil quière : ...quant jouer tu te voeulx Et que ne voeulx point setre soeulx, Quiers ton pareil de ta maniere ; Toudis pareil son pareil quiere Et de quelconque entencion, A gent de sa condicion, Et josne a josne, et riche a riche, Et large a large, et chiche a chiche (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 85).

Rem. Cf. aussi Morawski 134 : Asez demande ki se plaint, 974 : Ja ne verrez preescheur qui en la fin ne demant, 1483 : Len ne doit ja demander a bon homme dont il fut et de bon vin ou il creut, 1583 : Par demander n'aquiert on pas ammis, 2134 : Qui sagement seit demander, legierement puet empetreir, 2174 : Qui trop demande petit prent.

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     PARLER     
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Qui par beau parler sait payer, il ne doit pas s'esmayer : Trop est cil malement euré Qui ja ne yere asseüré. Encor aye les pietz et les dentz Qui bien seront au coeur aidans ; Et la langue point ne me fault Qui me gardera de deffault.. Beau parler qui ne couste gaire Me fera ma bezogne faire. Qui par bel parler scet paier, Il ne se doit point esmaier. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 92).

Rem. Hassell 191, P50.

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     PARLER     
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On est plus blâmé de trop parler que de se taire : ...l'homme plus blasmer se fait De trop parler que lors qu'il se tait ; Car quant parolle est devollée, Comme archier trait a le volmée, Il ne poet son dit rassacquier Ne que la flesche fait l'archier. Qui toudis trois fois penseroit, Envis grant folye diroit, Et ce tiengnes tu de m'escolle. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 101).

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     PARLER     
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Trop parler nuit, trop gratter cuit : Le saige dist, nien le tesmoing, Que envis est mal sans tesmoing De vëoir, de langue ou d'öyr ; Fort chose est de mal bien joïr,Com on dit que trop grater cuit Et aussi que trop parler nuit. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 22). On dist : "Trop parler nuist." Pour chou se fait boin taire. Je sui trop anchiens, je voys sur le repaire ; Se ne doy par raison cose dire, ne faire, Qui puist à nul signeur, à nul gent desplaire. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 339). Et si comme trop grater cuist Et tout ainsi trop parler nuist (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 139). David disoit qui y regarde : "Sire, met a ma bouche garde Et a mes levres circonstance. " Trop nuit de parler l'abondance ; Qui parle mal, du tout s'afole. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 67). Trop parler nuict, trop grater cuyt (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 198). Il couvient que trop parler nuyse, Se dit on, et trop grater cuise (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 322). Trop parler nuist, trop grater cuist. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 199). Et, pour ce, trop parler nuyst et trop grater cuist. Pour ce, donne toy garde de trop parler affin que tu ne t'en repentes. (MACHO, Esope R., c.1480, 151).

Rem. Morawski 2428 : Trop parler nuist, 2275 : Seurparler nuist, seurgrater cuist ; Hassell 129, G53 ;DI STEF. 639b, parler. Cf. aussi Morawski 837 : Hardiement parole qui a la teste saine, 901 : Il ne parle pas qui ne veut, 1535 : Len parole volentiers de celui que len aime, 2046 : Qui ne set parler si se teise .

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     PAROLE     
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Parole mal entendue est de moult petite valeur : - Frobert, com ce est trop bien ditz ; Beaulx et gracïeux sont tes ditz. Mais parole mal entendue Est de mont petite value. Or t'aproche ung peu orez de moy, Et je m'aprocheray de toy. - Regnart, ce ne feray je mye, Car tu es tout plain de folie. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 52).

Rem. Morawski 1594 : Parole qui n'est escoutee ne vault rien ; Hassell 192, P56.

32
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     PAROLE     
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Une fois que la parole est émise, elle ne peut être reprise : ...L'homme plus blasmer se fait De trop parler que lors qu'il se tait ; Car quant parolle est devollée, Comme archier trait a le volmée, Il ne poet son dit rassacquier Ne que la flesche fait l'archier. Qui toudis trois fois penseroit, Envis grant folye diroit, Et ce tiengnes tu de m'escolle. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 101).

Rem. Morawski 1728 : Puis que la parolle est yssue du corps, elle n'y peut ja mais entrer ; Hassell192, P57.

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     PERDRE     
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Qui le sien perd, à l'autrui tend "Quand on perd son bien, c'est un autre qui en profite" : Regnart, entens moy bien sans ire (...). Rien n'as, mais tu voeux recouvrer Sur moy par ton malvais ouvrer. Perdu as le tien par folye, Pour ce as tu du mien envye. Thulles en parle sagement : "Qui le sien pert, a l'autrui tent." Va t'en ; du mien n'aras tu point : Vas trouver aultrui qui te doint. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 103).

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     PETIT     
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Petit est vaincu de peu : [Renart, blessé, soliloque] Fortune et maleüreté Me bat, me hurte et a hurté, Et me voeult forment envaÿr. Or ne m'en doy pas esbahir, Car je ne suis pas de tel pris Que tost ne m'ayt vaincu et pris, Car petit est vaincu de pau, Et foible chiet de petit caup ; Povre homme est de peu cheüs. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 88).

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     REGARDER     
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Qui regarde arrière et devant ne peut achever bonne quête : N'ayez pas au coeur tel folye Comme ot a tous la femme Loth Qui oncquez tenir ne se pot Pour chose qu'on l'endoctrinast Que derrier lui ne regardast. Trop se va cellui decepvant Qui regarde arrier et avant : Ne poeut achever bonne queste. Cellui qui tant moeut col et teste Ne poeut en deux lieux bien venir, Ne deux instrumens bien oÿr (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 111).

Rem. Cf. aussi Morawski 191 : Au regarder connoist on souvant la personne ; 336 : Ce qu'on vuet lire on lo doit ainçois regarder, 1541 : En resgarde volentiers ce c'on aimme, 2361 : Tel m'a regardé dont je menge l'oyl.

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     SAGE1          SAGE2     
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Le sage se tait jusques à temps/Moult est sage celui qui se tait : A ton amy point ne descoeuvre Tout ton secret ne tout ton oeuvre ; Et pour ce je le te voeul dire : Compter la chose ou il ait ire, En son coeur moins t'en prisera, Et contre toy s'avisera : Or tendra ton secret en fait. Monlt est cil sage qui se tait. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 2). Dist encore ycellui [Salomon] : Le sage se taist jusques à temps, mais le fol ne garde saison. Et pour ce, un philosophe, quant on lui demande pourquoy il estoit si taisant, ou pour sens ou pour folie, respondi : Fol homme ne se scet taire. Salemon dist que signe est de folie respondre ains que on ait ouy. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 170).

Rem. Hassell 223, S10.

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     SEINE     
Seine toujours court : ...il poeut estre qu'aucun pense Et souventeffois a lui tence, Desquelx est plus, ou piez ou testes, Desquelz est plus poissons, ou bestes, Pourquoy vient le jour et la nuit : En tel folie se deduit. Pour ce, ne suis mie en discourt, S'on dit que Saine toudis court, S'elle court ou s'elle tournoye, l'un n'aferme, l'autre ne noye De la lune ne du soleil Que chacun poeut vëoir a l'oeul, Comment tournoient, comment tournent, Comment avallent et retournent, Comment tourne le firmament (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 173).

Rem. DI STEF. 792a, Seine.

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     SEMER     
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C'est grande folie de semer sa bonne semence en la mer : Vielle putain devez fuïr, Se vous voulez nul bien sieuir, Car vous perdez sans nulz ressors Chevance, renom, ame et corps, Car grant folie est de semer semence en la mer. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 20).

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     TAIRE     
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Qui ne sait taire, il ne sait dire : Salemon dist : "Cil qui ne poeut Lui constraindre, quant Raison voeut, De parler,de taire en saison, Semble la cité sans cloison, Qui ne pout nullui retenir ; Et bien et mal y poeut venir." Pour ce nous dit, enfans, sans ire : "Qui ne scet taire, il ne scet dire." Pour ce est bon tout faire apoint. Salomon nous en dit ung point : "Qui garde bouce, il garde s'ame." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 65).

Rem. Hassell 234, T4.

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     VACHE     
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Qui recherche telle chose improbable chez quelq'un cinq pieds chez une vache quiert : [Renart dit à Chantecler] ...Jones suis, tu le dois sçavoir ; En jeunesse n'a nul sçavoir ; Qui jeunesse de sens requiert, Cincq pietz en une vache quiert. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 105).

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     VIE     
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Telle vie, telle fin : Ainsi Regnart s'est conforté, Et en bon espoir deporté ; Dist : "Puis que povreté m'asproye, Par le vray Dieu ! g'iray en proye ! Pis ne puis avoir que morir. Je ne me lairay cy sorir ; J'aim mieulx morir en concquerant Que finir en desesperant : dira on : Tel vye, tel fin." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 92).

Rem. Hassell 249, V96 ; DI STEF. 890c, vie.

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     VILAIN     
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Nul n'est vilain s'il n'est faux en fait et en dit : ...de ville vilain a nom. On ne dit pas homme vilain, Mais on dit a homme : "Vilain !" Car lzes villes amer debvons Et pour ce les ramentevons. Nul n'est vilain, se le voir dit, S'il n'est faulx en fait et en dit. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 4).

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